Bien-êtreConcentrationEfficacitéEnvironnement de travailNeuroscienceSantéfemme souffre du bruit

Selon une enquête IFOP, 51% des salariés affirment que le bruit au travail a un impact sur la santé et la productivité. Vibrations incessantes des smartphones, collègues qui entrent et sortent l’oreille collée à leur smartphone, machines à café qui vibrent, photocopieuse qui crisse…. Au travail, nous sommes inondés de bruits.

Le niveau sonore moyen dans les bureaux est de 70 dBA, cela correspond aux normes. Le niveau sonore à partir duquel l’entreprise doit agir 85 dBA. Mais ce qui est difficile, c’est que ce bruit est continu, avec des pics sonores qui apparaissent à tout moment. Ce bruit ambiant a des conséquences sur notre productivité. Heureusement, il existe des solutions faciles à mettre en place.

le bruit au travail impacte la santé

Le bruit au travail impacte la productivité

Ce qui gêne les plus les salariés, c’est le bruit des aller et venues des collègues, des conversations, ainsi que celui du matériel (clim, photocopieuse, PC, machines en tout genre). Ces nuisances sonores ont des conséquences sur la santé et la qualité de vie au travail.

Les conséquences du bruit au travail sur la santé sont importantes

Le bruit nous agace, nous stresse. L’impression négative ressentie lors de la conversation téléphonique de notre voisin ne s’évapore pas tout de suite. Au bout de la journée, nous sommes épuisés.

Pour 39% des salariés, les nuisances sonores sont la cause de sifflements ou de bourdonnements d’oreille (acouphènes), pour 39% ils sont la cause de troubles du sommeil et pour 38% de souffrance psychologique (mal être, anxiété et dépression) !

Ces trois conséquences sont interdépendantes. Le manque de sommeil ou un sommeil de mauvaise qualité entraîne de l’irritabilité et est une des causes possibles de la dépression. Les bourdonnements d’oreille sont inquiétants et provoquent de l’anxiété… Bref, les bruits ne sont pas à prendre à la légère.

Les effets du bruit au travail sur la santé

Contre toutes attentes, ce ne sont pas les 35-50 ans, particulièrement sensibles au bruit au travail, qui en pâtiraient le plus. C’est même 65% des 18-24 ans qui déclarent être gênés.

Comment se concentrer dans un environnement bruyant ?

À chaque fois que Valentin parle, nous sursautons. Quand le téléphone de Chloé vibre, nous regardons notre téléphone pour vérifier que ce n’est pas un appel urgent. La machine à café nous rappelle que l’heure de la pause n’est pas loin et que Julia nous a envoyé un mail ce matin pour prendre un café à 10h…

Notre cerveau est toujours aux aguets. D’une part parce qu’il cherche à nous protéger en attirant notre attention sur le moindre bruit. Normal car il est programmé pour échapper aux prédateurs. D’autre part, parce que chaque distraction amusante apporte un petit pic de dopamine. La dopamine, c’est cette hormone qui nous donne du plaisir et qui est activée à chaque fois que nous faisons quelque chose d’amusant ou d’agréable. Notre cerveau l’adore.

La conséquence, c’est que notre attention vacille entre notre travail et les bruits que nous percevons. À peine nous sommes plongés dans l’analyse d’un rapport que notre conscience s’échappe vers ces bruits non désirés.

Même si le détournement de notre attention n’est pas long, détourner notre attention nous coûte en termes de productivité. Une seconde de déconcentration suffit à nous faire perdre le fil et à nous faire oublier l’enchaînement de notre réflexion. Selon une étude de l’Université de Californie à Irvine, « il faut en moyenne 23 minutes et 15 secondes pour revenir à la tâche ».

un open space bruyant

Astuces pour diminuer le bruit au travail et être plus productif

Les solutions pour empêcher les bruits de la vie de bureau existent. Mais avant de les mettre en application, il faudrait prendre le problème au sérieux.

 

Le problème du bruit au travail est méconnu…

L’impact du bruit est largement sous-évalué. La majorité des gens ne voient pas le lien entre la baisse de leur humeur au cours de la journée et le bruit incessant qui les entoure. Jamais le gouvernement n’a fait de campagne de prévention sur le bruit. Il est encore considéré comme normal que des gens puissent faire des bruits monstrueux dans la rue avec leurs voitures ou leurs motos pour prouver la puissance de leur moteur…

Cependant, les salariés qui souffrent de problèmes de sommeil et de dépression liés au bruit sont nombreux. De ce fait, le sujet commence doucement à émerger.

 

Des gestes simples pour un impact maximal sur la productivité et la santé

Pour diminuer rapidement les nuisances sonores, des mesures simples donnent de bons résultats. Il y a trois types de mesure possibles : des actions sur les sources d’émission des bruits, des actions sur la propagation des bruits et des mesures pour diminuer l’impact des bruits sur nous.

Pour diminuer la source d’émission des bruits, une première possibilité est de réorganiser l’espace de travail. L’objectif est de limiter les déplacements. Pour cela, une étude préalable selon les besoins et habitudes de chacun est nécessaire. Par exemple, les personnes qui se déplacent beaucoup ou sont souvent en visioconférences peuvent être placées à des endroits qui gênent moins les autres. Cette action a un coût proche de zéro.

La deuxième mesure pour diminuer les sources d’émission des bruits est de poser des règles de vie. L’objectif est de diminuer le bruit des conversations. Par exemple : interdiction de parler au téléphone en se déplaçant, utilisation des salles de réunion ou autres lieux “protégés” pour passer les appels… Les possibilités sont nombreuses et ne coûtent rien, ou presque, à l’entreprise.

Une troisième astuce, pour limiter la propagation des bruits cette fois, est d’investir dans des cloisons et des objets de décoration acoustiques. Le choix est de plus en plus vaste. Que ce soit des nuages ou des boules de toutes les couleurs, les choix de plafonniers acoustiques sont larges ! Pour isoler acoustiquement les machines bruyantes, il est possible de faire des cloisons spécifiques ou des séparations acoustiques. Des normes non obligatoires définissent des niveaux de performances acoustiques à atteindre dans les bureaux et les open spaces : absorption dans la pièce, niveaux sonores d’équipements et atténuation du bruit entre les postes de travail. Ces normes peuvent servir de base pour créer un environnement acoustique optimal !

un bureau sans bruit


Le bruit au travail, une affaire collective

Limiter les nuisances sonores et leur propagation, c’est la base pour préserver la santé des collaborateurs et également pour maintenir la productivité. Le troisième type de mesures à prendre, sur la réception des bruits, touche directement les salariés. Ce sont des actions individuelles faciles à mettre en œuvre et efficaces.

Une première solution est de décaler ses horaires de travail par rapport à ceux des collègues. Il est simple de se ménager des plages de calme pendant lesquelles la concentration sera meilleure. Comment ? En arrivant plus tôt le matin, en partant plus tard le soir ou en décalant votre pause déjeuner.

Une deuxième solution pour diminuer la réception des bruits est de vous munir d’un casque audio spécifique anti bruit. Ce type de casque, très épais, permet de ne plus entendre les bruits environnants. D’aspect un lourd, il est agréable à porter car rembourré de mousse sur chaque point de contact avec notre tête et nos oreilles.

une femme travaille avec un casque anti bruit

 

En 2022, plus de 50% des entreprises n’avaient pris aucune mesure pour limiter les nuisances sonores. C’est dommage car le coût social du bruit en France est de 147 milliards d’euros par an selon l’ADEME ! Ce chiffre ne concerne pas que le bruit au travail, mais ce dernier fait partie du problème. De plus, en termes d’image, les entrepreneurs vont faire face à des difficultés pour recruter ou garder leurs employés car les salariés prennent de plus en plus conscience du problème. D’ailleurs un télétravailleur sur deux fuit le présentiel à cause du bruit ! Attention aux nuisances sonores, elles sont une plaie pour la productivité.

Sources :

(1) Quel avenir pour les oreilles des Français ? – Enquête IFOP – Romain Bendavid / Françoise Lebas

(2) The Cost of Interrupted Work: More Speed and Stress – Gloria Mark Department of Informatics University of California, Irvine Irvine, CA, U.S.A. 92697

(3) NF S31-199-mars 2016-Acoustique des espaces ouverts de bureau

(4) NF S31-080-janvier 2006-Acoustique – Bureaux et espaces associés – Niveaux et critères de performances acoustiques par type d’espace

(5) https://presse.ademe.fr/2021/07/147-milliards-deuros-cest-le-cout-social-du-bruit-en-france-par-an.html