Études

Selon une enquête IFOP datant de févier 2020 (1), réalisée dans le cadre des journées de l’audition, 51% des personnes interrogées indiquent que le bruit et les nuisances sonores ont des répercussions sur le quotidien en termes de perte de concentration.

vibrations incessantes des smartphones de Gilles et Sarah, les commerciaux qui entrent et sortent de leurs bureaux l’oreille collée à leur smartphone, la machine à café qui vibre, la photocopieuse qui crisse car elle n’en peut plus des impressions sous forme « pavés » de la direction financière….

Bref, nous sommes entourés de bruits. Auxquels nous ne faisons pas attention la plupart du temps.

Le bruit n’est pas insupportable en lui-même. Loin de là. La direction a fait des tests à la suite d’une plainte du syndicat : résultat le niveau sonore moyen est de 70 dB(A). Ce niveau correspond aux normes de la réglementation du travail. Le niveau sonore à partir duquel il faut agir est de 85 dBA.

COMMENT LE BRUIT INFLUENCE-T-IL SUR LA PRODUCTIVITÉ   ?

A chaque fois que Sylvie parle, nous sursautons. Quand le téléphone de Gilles vibre, nous regardons notre téléphone pour vérifier que ce n’est pas un appel urgent. La machine à café nous rappelle que l’heure de la pause n’est pas loin et que Nadine nous a envoyé un mail ce matin pour prendre un café à 10h….

Notre attention vacille entre notre travail et les bruits que nous percevons. A peine sommes nous plongés dans l’analyse de ce rapport commercial que notre conscience s’échappe vers ces bruits non désirés. Pas longtemps, juste 1 seconde.

1 seconde de déconcentration suffit à nous faire perdre le fil et à nous faire oublier l’enchainement de notre réflexion.

Selon une étude de l’Université de Californie à Irvine (2), « il faut en moyenne 23 minutes et 15 secondes pour revenir à la tâche ».

Ça vous paraît énorme ?

Joey surpris

Combien de fois avez-vous perdu l’idée qui vous était venue à l’esprit à cause d’un bruit extérieur ? Même si cette perte est passagère, il faut du temps pour retrouver notre idée. Du temps qui vient diminuer notre productivité. 

Le bruit qui nous a dérangé nous agace, nous stresse. L’impression négative ressentie ne s’évapore pas tout de suite et nous laisse un poids de négativité qui est lourd à gérer quand il s’accumule en fin de journée.

Bruit filboost

ASTUCES POUR SE COUPER DU BRUIT ET ÊTRE PLUS EFFICACE ET PRODUCTIF ?

De prime abord, les solutions pour empêcher les bruits de la vie de bureau ne semblent pas faciles à trouver. 

Vous ne pouvez pas demander à Sarah de mettre son portable sur silencieux. Ni demander à la direction financière d’arrêter d’imprimer leurs rapports sur l’imprimante commune !

Cependant, si vous calculez les pertes de temps due aux interruptions sur plusieurs jours, le nombre de minutes (et d’heures) obtenu sera suffisamment parlant. 

A chaque interruption, mettez une croix sur un petit carnet ou une feuille volante. Vous pourriez être étonné du nombre de croix récoltées en fin de journée. Et votre management le sera probablement aussi.

Pour améliorer rapidement le problème, certaines mesures gratuites donnent de bons résultats : 

Réorganiser l’espace de travail afin de limiter les déplacements entre les postes
Interdire de parler au téléphone en se déplaçant
Demander à chacun de faire attention au temps passé au téléphone
Utiliser une salle de réunion ou un autre lieux “protégé” pour effectuer les travaux qui demandent le plus de concentration
Réorganiser les services selon le niveau sonore moyen (éloigner le service commercial du bureau d’étude)

Ces mesures nécessitent de la réflexion et de l’engagement. C’est un coût tout à fait limité pour l’amélioration de votre bien-être.

En plus de cela, de faibles investissements, tels que l’installation des petites cloisons suffisamment hautes entre les bureaux et le capotage du photocopieur pourront régler une partie du problème.

Pour vous aider, des normes non obligatoires définissent des niveaux de performances acoustiques à atteindre dans les bureaux et les open-spaces : absorption dans la pièce, niveaux sonores d’équipements et atténuation du bruits entre les poste (3) (4).

Chacun peut agir pour aider à diminuer les perturbations. Les actions individuelles sont efficaces. Voici trois solutions faciles à mettre en œuvre et efficaces.

Une première solution est de décaler vos horaires de travail par rapport à celles vos collègues. En arrivant plus tôt le matin, en partant plus tard le soir ou en décalant votre pause déjeuner. Ainsi vous vous ménagez des plages de calme pendant lesquelles il sera plus facile de vous concentrer.

Une deuxième solution est de vous munir d’un casque audio spécifique qui diminue les bruits extérieurs. Ce type de casque, très épais, permet de ne plus entendre les bruits environnants. D’aspect un lourd, il est agréable à porter car rembourré de mousse sur chaque point de contact avec notre tête et nos oreilles.

Une troisième solution, combinée avec le casque audio, est efficace : écouter des sons de concentration, de la musique d’ambiance ou des bruits de la nature. L’écoute de ces sons pendant les plages de travail booste la productivité en éloignant les bruits environnants et les pensées parasites.

 Vous voulez en savoir plus ? 

 

Sources : 

(1) Quel avenir pour les oreilles des Français ? 

Enquête IFOP pour l’association JNA – Romain Bendavid / Françoise Lebas

(2) The Cost of Interrupted Work: More Speed and Stress 

Gloria Mark Department of Informatics University of California, Irvine Irvine, CA, U.S.A. 92697

(3) NF S31-199-mars 2016-Acoustique des espaces ouverts de bureau

(4) NF S31-080-janvier 2006-Acoustique – Bureaux et espaces associés – Niveaux et critères de performances acoustiques par type d’espace